Il parait qu'il y aurait de l'eau sur Mars. Il parait même qu'il y en aurait dans les sous-sols de la Lune. On envisage même d'aller voir ça de plus près mais que ça risque de prendre des plombes ce genre d'épopée, sans parler du pognon qu'il faudra sortir pour nous fabriquer des engins capables de s'envoyer en l'air pour aller verifier s'il y a moyen de crapahuter des cabines douches pour touristes spatiaux.
Soit !
Il parait que la Terre, notre petite boulette à nous, est composée à 71% de flotte, eau nécessaire pour que toute forme de vie y prenne, justement, vie. Comme quoi, il ne faut pas grand chose : de l'eau, de l'air = la vie. c'est fou !
Mais revenons au sujet qui m'interesse dans ce billet d'humeur collant de sueur en ces temps de canicule annonçée qui fera sans doute du bien à nos polititocards qui planchent sur les problèmes liées aux retraites - si quelques-uns de nos vieux avaient la bonne idée de passer l'arme à gauche cet été, ce sera tout bénef'- à savoir : l'eau. Mais pas l'eau qui coule à flot de nos robinets, pas la flotte supposée sur d'autres planètes, pas l'eau de pluie, l'eau de la haut... L'eau qui manque cruellement à celles et ceux qui vivent dans les rues, nos rues, pas loin, juste en bas de chez nous, aux abords des cités pour certains, vivant en caravanes, sous des tentes, sur des cartons, ou bien planqués, fuyant le tourisme infernal et méprisant. L'eau qui manque pour s'hydrater, pour se laver, pour cuisiner avec les moyens du bord.
J'entends d'ici de là que les associations de terrain se mobilisent et lance un cri d'alarme concernant la pénurie d'eau et les dangers sanitaires que cela peut représenter, rien que sur Paname. C'est marrant ça, j'ai entendu le même discours l'an dernier, et l'année d'avant, et puis, aussi, celle d'avant... J'entends aussi les mauvaises langues dire que "nos clodos" préfèrent s'envoyer une bonne rasade d'alcool plutôt que de se payer une boutanche de flotte et c'est hélas bien vrai au regard du fait que la majorité de cette population traine avec elle un alcoolisme non négligeable en plus d'une misère innomable. Mais vous ? Vous-êtes vous déjà lavé avec une bouteille d'eau ? Avez-vous déjà essayé de vous faire la popotte avc une simple boutanche de flotte sur un petit camping-gaz de fortune ? En combien de temps sirotez-vous tranquillement votre vittel-diabolo-machin ? Oui, il y a urgence sanitaire mais c'est toute l'année qu'il faille s'en préoccuper, prendre les devants. Nombre d'associations sont sur le terrain pour distiller au compte-goutte leur précieuse aide, leur précieux soutien mais après ? Porcinette Bachelot n'aurait pas quelques millions pour investir dans l'achat massif de pack d'eau et assurer une distribution digne de ce nom au lieu de compter, une fois de plus sur la volonté citoyenne de se sentir solidaire de ces démunies qui se foutent bien de savoir si la prochaine grippette les emportera ?
Pour avoir vécu trop d'années dans le rue, ayant été cette ombre en phase de clochardisation, je peux témoigner que l'eau est capitale, 24h/24, 7 jours/7, été comme hiver et que faire pleurer dans les chaumières en partie vide pour raison de congé estivale est un peu trop gonflant à l'usure.
Un conseil : armez-vous d'une bouteille d'eau et si vous croisez une pauvre âme en peine, en plus d'un sourire, filez-la lui. A lui qui se fout de savoir si il y a de l'eau sur Mars.
Au fait :
Il y a bien de l'eau sur Mars !
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